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Auteur/autrice : Thierry WICK

Dans l’œil de Jules


Au deuxième jour des Euro Mini Champ’s, rencontre avec Jules Cavaillé. Ce jeune pongiste né en 2002, engagé dans la catégorie des -12 ans, en est déjà à sa 4e participation.

Lorsqu’on lui demande depuis combien de temps il joue au tennis de table, la question semble superflue, comme s’il n’y avait pas besoin de compter les années. Après de savants calculs avec ses camarades, il semblerait qu’il joue depuis cinq ans. Dont trois où il est appelé par l’équipe de France qui se réunit régulièrement pour des stages nationaux.

Objectif podium

Jules apprécie. « C’est bien d’être en stage, dit-il. Ça permet de pouvoir jouer six heures par jour, dans mon club je n’aurais pas pu ». Et lorsqu’il arrive sur le terrain à Schiltigheim, il préfère porter haut les couleurs tricolores. « C’est mieux, déjà on représente la France et les gens ont plus peur quand ils voient le maillot », sourit-il.

Le garçon progresse chaque année : « La première fois, j’ai perdu en poules, la deuxième en 16es de finale et la troisième fois en quarts. Cette année, je pense que je peux faire une médaille ».

Jules Cavaillé, un des espoirs du « ping » français. Photo DNA – Marion Wendling

Damien Loiseau, responsable du groupe France, confirme. « Il fait partie de ceux qui peuvent gagner, il a le potentiel ».

« J’ai perdu qu’un seul set pour le moment », confie Jules, après six matchs disputés. Pendant que la compétition bat son plein, il garde un œil sur les matches. « J’ai l’impression qu’il y a plus d’étrangers que les années d’avant, le niveau est plus élevé aussi ».

L’ambiance du tournoi, en tout cas, le ravit. « C’est la dernière année que je participe, précise-t-il. L’an prochain, je serai en minimes 2. Je vais entrer dans le pôle espoir de ma région en Midi-Pyrénées. »

Les caractéristiques et le parcours de ce champion en herbe devraient lui permettre de poursuivre sa progression. « Quand Jules est arrivé, il était loin d’être dans les meilleurs, mais on a détecté un potentiel, dit Damien Loiseau. Son toucher de balle, ses qualités physiques et sa gestion du stress sont remarquables. Il vit ping-pong, il ne pense qu’à ça. Quand il sort de l’entraînement, il regarde des vidéos sur internet. Une fois, il m’a dit :  » Je veux être gaucher comme Timo Boll (le champion multi-médaillé allemand) ! » » Le petit droitier du Sud-Ouest a visiblement envie d’atteindre les sommets.

Le tableau final se poursuivra ce matin à partir de 8h30. Finales à 15h15. Aux Malteries de Schiltigheim

DNA © Claire Chevanne

Face aux meilleurs

Pour la deuxième fois en dix ans, une délégation chinoise est présente aux Euro Mini Champ’s, ce week-end à Schiltigheim. L’occasion pour les jeunes européens, dont les Français, de se confronter à ce qui se fait de mieux sur la planète tennis de table.
Ils sont au nombre de quatre – deux garçons et deux filles – ont entre dix et douze ans et n’ont pour trois d’entre eux jamais franchi les frontières de leur pays natal. Eux, ce sont les membres de la délégation chinoise présente aux Euro Mini Champ’s, le célèbre tournoi de tennis de table, qui réunit plus de 400 jeunes européens ce week-end à Schiltigheim.

« Plus difficile d’être champion de Chine que champion du monde »

Chen Mohan écoute les conseils du conseils du coach de l’équipe de Chine. Photo DNA – Michel Frison

Encadrés par Chen Qi – médaillé olympique à Pékin en double et ancien champion du monde, toujours en double -, ces jeunes espoirs du tennis de table chinois sont venus « apprendre ce qui se fait de mieux chez les Européens », dixit leur entraîneur. À moins que ce ne soit l’inverse…

« Avoir des Chinois aux Euro Mini Champ’s, c’est toujours hyper intéressant, souligne Damien Loiseau, qui encadre l’équipe de France durant le tournoi. La Chine, c’est ce qui se fait de mieux dans notre discipline. Là-bas, le tennis de table est un sport ultra-populaire et un ascenseur social. Au sein même du pays, il y a une énorme concurrence. C’est plus difficile d’être champion de Chine que champion du monde ! »

Pour l’entraîneur français, l’idée est de s’inspirer de la technique quasi parfaite développée par ces jeunes prodiges.

« On ne peut pas rivaliser en termes de technique car les méthodes employées là-bas, comme le jeu à blanc, c’est-à-dire sans balle, sont inapplicables chez nous. On essaie donc de passer par un autre biais pour rivaliser. »

En dix ans, ce n’est que la deuxième fois que de jeunes pongistes chinois viennent se mesurer aux Européens à Schiltigheim. La première fois, c’était il y a six ans. Et les Chinois avaient épaté la galerie.

Cette année, ils ne semblent pas aussi forts. « Ils sont venus huit jours en stage avec nous avant la compétition. Ils ont un excellent niveau mais ne sont pas imbattables, loin de là. Je suis d’ailleurs assez surpris », avoue Damien Loiseau.

Des propos confirmés par Chen Qi. « Ils font partie des meilleurs de leur catégorie mais ce ne sont pas des cadors. Je les ai emmenés ici pour qu’ils emmagasinent de l’expérience. Il n’y a pas d’objectif en particulier : juste se faire plaisir ».

Damien Loiseau, lui, reste tout de même méfiant. « Entre leur niveau à l’entraînement et en compétition, il peut y avoir un fossé. »

Quoi qu’il en soit, pour percer la muraille, Français et Européens vont devoir batailler.

DNA © Victor Bellaud

Des prodiges du monde entier

22/08/2014 – 11h28


Les Euro Mini Champ’s soufflent cette année leur dixième bougie. Et s’apprêtent une nouvelle fois à accueillir, à Schiltigheim, les meilleurs jeunes pongistes du monde entier.

Comme depuis dix ans maintenant, les jeunes prodiges du tennis de table ont rendez-vous en Alsace, plus précisément à Schiltigheim, pour les Euro Mini Champ’s qui débutent aujourd’hui et s’achèveront dimanche.

À l’instar du tournoi des « Petits As » en tennis, la Fédération française de tennis de table propose une épreuve individuelle à vocation européenne pour de très jeunes joueurs (garçons et filles nés en 2002 et 2003).

Ce tournoi constitue l’un des rendez-vous majeurs du programme de détection de très jeunes pongistes de la Fédération française et a pour objectif de former des sportifs de très haut niveau, compétitifs à l’échelle internationale.

Le monde a rendez-vous en Alsace. Photo DNA – J.-C. dorn

Trente nations européennes, mais pas seulement puisque des délégations chinoise et canadienne seront là, sont attendues cette année, de la Suède à la Lettonie, en passant l’Arménie.

Et ce sont donc pas moins de 400 garçons et filles âgés de 10 à 12 ans qui s’affronteront pendant trois jours dans la cité des Brasseurs.

Sept Alsaciens tenteront de tirer leur épingle du jeu : Chloé De Andrade, Charlotte Lutz et Amélie Vogt (Zorn TT) dans le tableau féminin 2003, Dimitri Bisch (Zorn TT) et Samuel Ziegler (Hanau TT) dans le tableau masculin 2002, Marion Boesinger et Camille Lutz (SUS) dans le tableau féminin 2002.

www.eurominichamps.com

DNA ©

Comme des champions

21/08/2014 – 11h19

L’équipe de France a préparé studieusement les prochains Euro Mini Champ’s, rendez-vous annuel incontournable à Schiltigheim.
Gymnase du Creps d’Alsace hier matin : une quarantaine d’enfants s’active autour des tables de ping-pong.

À première vue, il pourrait s’agir d’une colonie de vacances, mais à y regarder de plus près, ce sont de jeunes champions en pleine préparation. Ils peaufinent les derniers détails avant d’entrer en compétition aux Euro Mini Champ’s.

« Ce stage est indispensable pour être compétitif »

Ce tournoi réunit chaque année les meilleurs pongistes européens à Schiltigheim. Sous l’œil attentif de leurs entraîneurs, les sportifs sont très concentrés. Il n’y a pas de temps mort, les exercices s’enchaînent et les derniers conseils sont immédiatement mis en pratique.

Le service notamment est travaillé avec toutes ses variations. Les joueurs répètent les combinaisons et les coups qui leur permettront de prendre le dessus sur leurs adversaires. Certains ont déjà leurs rituels et leurs attitudes de match, on souffle sur les balles, on sert le poing comme le jour J.

Depuis le début du mois d’août ils suivent un programme de trois semaines d’entraînement : travail physique, gammes et travail individuel, tout est mis en place pour que chacun soit prêt.

La technique est améliorée, mais aussi le volume de jeu et la concentration afin que les sportifs puissent enchaîner les matches tout au long du week-end. Les premières journées de stage comptaient 6 à 7 heures de tennis de table contre 3 à 4 heures en fin de préparation. Il s’agit d’être frais et dispo pour le début de la compétition.

« Tous ces jeunes s’entraînent entre 15 et 20 heures par semaine toute l’année, mais ce stage est indispensable pour être compétitif », explique Damien Loiseau, responsable du groupe France.

Plus qu’une préparation, le stage sert également à la détection nationale des futurs champions français. L’Euro Mini Champ’s n’est qu’une étape pour ces jeunes des catégories -11 et -12 ans. « C’est la première comparaison avec le niveau international. »

L’Alsacienne Camille Lutz fait partie de la quarantaine de jeunes pongistes tricolores qui a préparé les Euro Mini Champ’s au Creps d’Alsace. Photo DNA – Jean-Christophe Dorn

Cette année, 17 Français, 10 Russes et 4 Chinois participent à ce stage.

Les espoirs alsaciens sont également de la partie pour s’entraîner avant la rentrée et côtoyer le haut niveau. Chloé, 11 ans cette année, participe à son deuxième stage et en profite pour observer la concurrence.

« C’est bien d’avoir une relance étrangère, ça change. Les Russes sont très fortes mais on peut les battre, les Chinoises, c’est très dur, mais on arrive à les accrocher », explique-t-elle.

« Ce stage nous prépare bien, les Euro sont la seule compétition internationale pour nous. En match, on est stressés, on connaît peu nos adversaires, mais ça se voit qu’en fait ils sont comme nous. »

Damien Loiseau se montre satisfait du groupe qui a travaillé sérieusement et parle des objectifs. « Chaque année, on gagne une médaille d’or. L’an dernier, on est revenus avec six médailles, un record. Cette année, on peut atteindre quatre à cinq médailles ».

Mais avant cela, un cri de guerre, une photo de groupe pour immortaliser l’instant et tout ce petit monde sera prêt à en découdre.

DNA © Claire Chevanne