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«Des petits pros»

«DES PETITS PROS»

Entraîneur de Jean-Philippe Gatien au moment de sa médaille d’argent lors des Jeux Olympiques de Barcelone, Michel Gadal est désormais Directeur technique national (DTN). Un poste qu’il occupe au sein de la fédération française de tennis de table (FFTT) depuis maintenant dix ans et durant lequel il a notamment crée les Euro Mini Champ’s. Entretien.

 

– Le 1 er juillet, vous avez fêté votre dixième anniversaire en tant que DTN. En quoi consiste votre rôle ?

Michel Gadal : Un DTN est à la fois le gestionnaire du domaine sportif de haut niveau mais aussi de la formation. C’est un collaborateur du président de la fédération dans toute l’élaboration et la mise en place du projet fédéral. En ce qui me concerne, je suis arrivé en 2001 avec un projet très ciblé haut-niveau. Quand je suis parti après les Jeux Olympiques de 1992, les meilleurs français s’appelaient Gatien, Chila, Eloi… Dix ans plus tard, c’était toujours eux. Il n’y avait pas de relève. Je suis donc revenu avec une mission simple : remettre le tennis de table français au plus haut niveau et assurer la pérennité.

 

– Aujourd’hui, le meilleur représentant tricolore, Adrien Mattenet, est 28 e au classement mondial…

MG : J’avais dit qu’il faudrait dix ans pour taper aux portes du haut niveau. Le plan a commencé en 2002, donc on a encore un peu de temps. Mais tous les feux sont aujourd’hui au vert. Sur un match, un Français peut battre un Chinois. Sur dix, il perdra neuf dois. Il y a encore quatre ans, on n’avait pas la moindre chance sur dix. La France est la troisième nation mondiale et nos jeunes écrasent l’Europe. A titre d’exemple, cette saison, aux championnats d’ Europe juniors, les quatre demi-finalistes étaient Français ! Et chez les cadets, on domine tout autant. Dès le début, on avait dit que le vrai objectif, c’était d’aller chercher une médaille aux olympiades de 2012 ou 2016. Il me semble que l’on est dans les temps.

 

 

– Qu’êtes-vous venu observer ce week-end aux Euro Mini Champ’s ?

MG : Je viens voir l’ensemble des joueurs, aussi bien les Français que les Européens et comparer d’année en année l’évolution du niveau. Les EMC sont un outil d’évaluation de notre politique. Ce qui est important, c’est de voir notre densité et vérifier que l’on est dans le coup. Je sais d’ores et déjà que l’on a des joueurs et des joueuses qui sont de vrais compétiteurs. Ce sont déjà des petits pros, ce qui n’était pas le cas il y a six ans. Cela dit, les EMC restent avant tout une épreuve d’évaluation, un marqueur pour la suite. L’objectif, c’est surtout d’avoir des résultats en senior. On reste deux ans poussins ou benjamins lors que l’on peut être senior à très haut-niveau pendant 15 ans.

 

– Les Euro Mini Champ’s sont devenus une véritable compétition référence pour les jeunes pongistes…

MG: Le concept est bon et la ligue d’Alsace et le club de Schiltigheim ont pris cette compétition à bras le corps. Tout est donc bien organisé et fait beaucoup d’émules. On nous a édjà proposé d’en faire des championnats d’ Europe pour les plus jeunes mais je ne le veux pas. Depuis le début, c’est une fête incroyable et ça doit rester comme ça. Pour preuve, tous les gens qui viennent ici ne demandent qu’à revenir et ceux qui gagnent se retrouvent généralement plus tard sur les podiums européens.

 

DNA – PROPOS RECUEILLIS PAR THIBAUT GAGNEPAIN

L’équipe de France 2011

LA SÉLECTION EQUIPE DE FRANCE 2011

 

Sélection Filles 1999 :

 

• Eloïse Saint Dizier (Etival Clairefontaine) :
Celle qui a créé la surprise aux Championnats de France en remportant la finale sur Marie Migot après avoir éliminé l’autre favorite Audrey Zarif, peut logiquement viser une médaille si elle confirme les progrès de ces derniers mois dans un contexte international où elle jouera pour l’équipe de France.

 

• Anaïs Salpin (Passage d’Agen) :
1/4 de finaliste l’année passée, Anaïs a des arguments à faire valoir dans son jeu de gauchère, notamment des services redoutables. La capacité à se concentrer sera déterminante pour espérer obtenir un résultat.

 

Sélection Filles 2000 :

 

• Lucie Gauthier (ASPC Nîmes) :
Gauchère elle aussi, talentueuse, Lucie peut espérer, avec un état d’esprit combatif, obtenir un meilleur résultat encore que l’année passée où elle avait atteint les 1/8 de finale sur des filles d’1 an plus âgée.

 

• Leïli Mostafavi (Le Chesnay 78-TT) :
La championne de France benjamine fera valoir ses arguments, à savoir un excellent sens tactique et un mental déjà solide. Si elle conserve son énergie physique sur toute la compétition, elle peut espérer au minimum un ¼ de finale.

 

• Juliette Gasquez (Association Pongiste Narbonnaise) :
La Dauphine de Leïli aux Championnats de France a montré qu’elle pouvait créer la surprise. Absente du tableau principal l’an passé, elle n’a rien à perdre.

 

 

Sélection Garçons 1999 :

 

• Nolan Givone (Sainte Luce TT) :
Nolan aura à cœur de prendre sa revanche après une édition 2010 à oublier. Depuis, il a obtenu de belles références au niveau international en gagnant le tableau des – de 12 ans en Suède, puis en se hissant en ½ finale du tableau individuel du tournoi des 6 nations. Il est, sur le papier, la meilleure chance de victoire française cette année.

 

Sélection Garçons 2000 :

 

• Joris Reynaud (ASPTT Romans) :
Très bon serveur, capable de jouer dans tous les registres avec une qualité de balle dangereuse, Joris a de nombreux atouts pour faire un résultat, pourquoi pas une médaille. Sa capacité à se concentrer dans la durée sera déterminante.

 

• Irvin Bertrand (CSM Eaubonne) :
Le Champion de France benjamin possède un jeu de gaucher très créatif. Déjà intégré au groupe cadet lors l’Open de France à Metz, il a une expérience internationale qui peut lui servir dans cette catégorie 2000. Il peut logiquement viser une médaille.

 

OBJECTIFS :

 

Les EMC sont une compétition de formation et d’évaluation par rapport aux autres nations européennes. Les résultats font partie des indicateurs, ni plus ni moins.
Comme chaque année, l’Equipe de France est en situation de remporter un tableau et de se hisser sur le podium dans les autres catégories. Après le doublé de Marie Migot l’an passé, accompagnée en finale d’Audrey Zarif, ce sont plutôt les garçons cette année qui semblent en situation d’atteindre les podiums, à commencer par Nolan Givone en 99.
La concurrence s’avère de plus en plus soutenue, notamment par la présence de la délégation ITTF comportant des jeunes venus de Hong kong.
Enfin pour l’anecdote, les gauchers sont majoritaires dans cette équipe de France 2011 (5 sur 8) ! Souhaitons qu’il s’agisse d’un heureux présage : 3 de nos 4 fameux mousquetaires (Gatien, Chila et Legoût) étaient gauchers ce qui leur a plutôt bien réussi…

 

PLANNING :

 

Les joueuses ont préparé ces EMC 2011 du 8 au 19 août à Vittel en stage national avec les cadettes et juniors du Groupe France. Chez les garçons, Nolan Givone a fait sa rentrée au stage du Pole France de Nantes du 8 au 20 août, rejoint à partir du 11 par Irvin Bertrand et Joris Reynaud présents sur le stage PES garçons. L’équipe de France se retrouvera pour finir le mardi 23 août à Schiltigheim pour un mini – stage avec le groupe de l’ITTF.

Les vacances sont finies

 

Depuis samedi après-midi, une sélection de pongistes de huit à onze ans issue de plusieurs régions est en stage au Creps de Strasbourg. Pendant près de cinq jours, ils vont préparer les Euro Mini Champ’s, qui débutent vendredi à Schiltigheim, et plus largement, leur saison.

 

Exercices de régularités sur le coup droit et le revers en guise d’échauffement. Services, travail physique, enchaînements, déplacements, toutes les composantes du tennis de table sont au programme de ce « stage Euro Mini Champ’s » (EMC), le sixième du nom.

Une fois les raquettes rangées, siestes et heures de coucher sont également planifiées et sont, pour le moment, scrupuleusement respectées.

« On a aussi ramassé les téléphones et les « Game Boy » hier (samedi), s’amuse Jérôme Richert, responsable du Pôle espoir Alsace et membre de l’encadrement pendant le stage. On leur redonnera leur portable chaque jour pour qu’ils appellent leurs parents mais on ne veut pas trop qu’ils se dispersent. Ils sont surtout là pour jouer au tennis de table. »

Il faut dire qu’après plus d’un mois et demi de vacances, sans voir une balle chez certains, l’heure est clairement à la reprise pour la trentaine de joueurs sélectionnés.

 

« UNE VÉRITABLE ÉMULATION AU SEIN DES ENFANTS»

 

Comme les années précédentes, les Alsaciens ont choisi de ne pas faire bande à part. Aux quatre locaux – Marie-Amélie et Jonathan Boni, Hélène Foels et Camille Lutz – s’ajoutent ainsi de jeunes talents de Franche-Comté et du Languedoc en attendant l’arrivée des Bourguignons et des Champardennais en ce début de semaine.

« Tous ces joueurs vont participer aux EMC donc on en profite pour se préparer ensemble, reprend Jérôme Richert. Ça amène une véritable émulation au sein des enfants et ça nous permet aussi de voir d’autres méthodes d’entraînements. »

Les jeunes stagiaires changent ainsi d’adversaires au gré des exercices ou sont opposés à des joueurs un peu plus âgés venus pour l’occasion « relancer » à l’instar de Laurine et Dorian Demeer ou encore Alexandre Boos.

 

« LES EMC SONT JUSTE UN OBJECTIF DE FIN DE STAGE»

 

Des exercices individualisés permettent également à certains de travailler leurs points faibles, ou tout simplement de retrouver le rythme après la coupure des vacances. En ce sens, « un programme physique » avait été énoncé en juin et semble avoir été respecté par la majorité des jeunes.

Dans tous les cas, ces cinq jours sont là pour remettre tout le monde en selle, aussi bien pour le rendez-vous schilikois de fin de semaine que pour la suite des événements.

« Tous les joueurs qu’on a ici seront aux Euro Mini Champ’s dans une catégorie d’âge qui n’est pas la leur, ils sont tous plus jeunes, explique Benjamin Genin, responsable du centre d’entraînement régional à Haguenau. Ils n’auront de fait pas forcément d’ambition de podiums ce week-end. On est donc là pour préparer la saison. Les EMC sont juste un objectif de fin de stage. »

Un objectif qui devrait en motiver plus d’un.

 

Thibaut Gagnepain – DNA – 22 août 2011 – Photo Marc Rollmann

Boni and Boni

 

Marie-Amélie et Jonathan Boni (Zorn TT) disputeront vendredi le premier tour des Euro Mini Champ’s, à Schiltigheim. Une première ensemble pour ce frère et cette sœur qui partagent depuis quelques années la même passion avec une certaine réussite.

L’an dernier, Jonathan disputait seul les Euro Mini Champ’s et Marie-Amélie était dans les tribunes. Cette fois, la jeune fille de dix ans, de deux ans la benjamine, sera elle-aussi de l’autre côté de la barrière.

 

« ÇA NE NOUS DÉRANGE PAS, ON EST EN FAMILLE»

 

Lorsque le speaker annoncera ce week-end leur nom et la table à laquelle ils jouent, le frère et sa sœur devront ainsi redoubler d’attention. Une situation qui semble autant les amuser que leur faire plaisir.

« On a déjà fait des compétitions ensemble, explique le cadet. Ça ne nous dérange pas du tout, au contraire, on est en famille. » Une famille parfois au complet puisque les parents accompagnent régulièrement leurs enfants lors des compétitions.

Aux championnats de France benjamins et cadets à Illkirch en mai dernier auxquels participait Marie-Amélie, ils étaient ainsi tous là pour encourager la petite dernière. Il faut dire que chez les Boni, le tennis de table est une passion commune.

« Papa joue toujours et même quelquefois en compétition alors que maman a arrêté, détaille la plus jeune des deux, avec toujours un sourire sur le visage.

L’intérêt de leurs enfants pour la petite balle blanche ou orange, ils n’y sont donc probablement pas étrangers. Pour autant, le frère et la sœur s’accordent pour dire que c’est l’initiation au tennis de table en CP – « Planète Ping-Pong » -, qui leur a donné envie de se lancer.

 

« ON JOUE PEU ENSEMBLE»

 

Depuis, ils ne pratiquent plus d’autres sports, l’un ayant délaissé le tennis car « il y a moins de coups possibles que dans le ping-pong » et l’autre arrêté la danse pour des raisons de temps.

Le programme devrait d’ailleurs être encore plus chargé cette année pour Marie-Amélie puisqu’elle rejoint dès septembre le centre d’entraînement regional à Haguenau où elle retrouvera… son frère, demi-pensionnaire là-bas depuis l’an dernier.

Malgré cette passion certaine pour le tennis de table, les deux n’y consacrent pas tout leur temps. Chacun a ses copains et, en rentrant de l’école le soir, il n’est pas de coutume d’échanger quelques balles. « On joue peu ensemb le », confirme Jonathan.

« On vit dans un appartement donc on n’a qu’une petite table qui est dans sa chambre.» reprend sa sœur, les deux se mettant d’accord pour évaluer leurs oppositions à « une par semaine, pas plus ».

 

UN SOUTIEN MUTUEL AUX EURO MINI CHAMP’S

 

Quant à savoir qui l’emporte le plus souvent, l’unanimité saute ici moins aux yeux. « C’est moi qui gagne », assure l’aîné. « Des fois, moi aussi », ajoute sa voisine.

Pour le grand rendez-vous schilikois de ce week-end, les deux joueurs d’Hochfelden – Zorn TT – se soutiendront pourtant mutuellement.

Si Jonathan avait franchi l’an passé le premier tour et espère en faire autant cette fois, sa sœur partira, elle, un peu dans l’inconnu même si elle commence à avoir l’habitude des grandes compétitions.

Dans tous les cas, les deux ne se font pas une montagne de ces Euro Mini Champ’s et ne se sont d’ailleurs pas lancés de défi pour l’occasion. « On verra bien comment ça se passera, conclut simplement la benjamine en riant une fois de plus. J’espère qu’il ira le plus loin possible et moi aussi. »

 

Thibaut Gagnepain – DNA – 23 août 2011 – Photo DNA – Marc Rollmann