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Auteur/autrice : Thierry WICK

Les Euro Mini Champ’s des possibles – DNA 2019

Vainqueur des Euro Mini Champ’s en 2017 et en 2018, Felix Lebrun ne sera pas de la partie cette année à Schiltigheim.

 

Schiltigheim accueillera du 23 au 25 août les meilleurs pongistes européens de moins de 12 ans lors des Euro MiniChamp’s. Le tournoi aura lieu pour la première fois dans un complexe Nelson-Mandela tout juste sorti de terre.

 

Depuis maintenant quinze ans, ils affluent de toute l’Europe pour martyriser les tables schilikoises.

Le complexe Nelson Mandela comme nouvel écrin

Cette année encore, plus de 300 jeunes pongistes de 34 nationalités différentes – dont des Japonais et des Américains, les deux nations invitées – s’affronteront du 23 au 25 août à Schiltigheim.

Au fil des éditions, la compétition est devenue un rendez-vous incontournable et demeure le seul tournoi européen regroupant des pongistes de moins de 12 ans.

« À la demande des entraîneurs, la Fédération française a créé une compétition d’évaluation afin que les meilleurs joueurs européens de moins de 12 ans puissent s’affronter, se souvient Bernard Simonin qui était président de la Ligue de tennis de table du Grand Est au moment du lancement des Euro Mini Champ’s. Aujourd’hui, c’est devenu une épreuve de référence. »

Les organisateurs ont toujours mis un point d’orgue à ce que leur tournoi attire un panel de pays le plus large possible.

« Les nations de l’Est ont peu de moyens donc on les fait venir à moindres frais, explique Bernard Simonin. La compétition est organisée de manière à ce que tout le monde joue le plus longtemps possible. Avec les consolantes, on sera à même d’établir un classement entre tous les participants. »

Les filles et les garçons nés en 2007 et en 2008 auront également à coeur de briller devant un des meilleurs pongistes européens de sa génération, le suédois Jorgen Persson, sept Olympiades au compteur et parrain de cette quinzième édition.

L’épreuve se déroulera pour la première fois au complexe Nelson-Mandela de Schiltigheim. « Ça va nous permettre de programmer tous les matches au même endroit, anticipe Bernard Simonin qui salive déjà de voir le niveau de jeu affiché par les participants qu’il trouve chaque année « plus forts techniquement »

Nicolas GRELLIER

Dna, Dimanche le 18 Aout 2019 

DNA – Les Euro Mini Champ’s des possibles

Les voyants au vert – DNA 2018

DNA 25/08/2018 – Tennis de table Tournoi Euro Mini Champ’s

Les voyants au vert

Tous les Français ont passé les deux premiers tours des Euro Mini Champ’s à Schiltigheim et sont qualifiés pour la journée de demain. Le tournoi européen des moins de 12 ans, qui rassemble plus de 350 pongistes venus de 32 pays différents, a pris un bon départ.

Comme les autres Français, Valentin Celikkaya – Schaeffer a franchi le cap de la première journée.

C’est l’effervescence dans les couloirs du gymnase des Malteries à Schiltigheim. Ceux qui ont vécu les compétitions sportives connaissent cette ambiance, où la buvette cohabite avec les stands de photos et de matériel. Dans le joyeux brouhaha causé par une partie des 350 petits compétiteurs aux maillots fluo, ça fleure bon les frites et les vestiaires.

Mais le spectacle se déroule dans la grande salle. Vingt-quatre tables de tennis de table sont alignées sur le parquet clair du gymnase. Sur chacune d’elles s’opposent férocement des champions en herbe. En bordure de terrain, les entraîneurs, bras croisés, couvent leur poulain du regard à côté de leur caméra sur trépied. Concentrés, ils ne s’animent que pour prodiguer des conseils ou encourager leur protégé. Lituanie, Belgique, Espagne, Japon… Ces enfants portent sur le dos des polos de toutes les couleurs, sur lequel un dossard à trois chiffres est soigneusement épinglé.

Seuls les garçons jouent ici, les filles occupent le gymnase Leclerc. C’était la configuration inverse dans la matinée. « On observe une stricte parité pour éviter qu’un groupe ait plus d’attention que l’autre », indique Bernard Simonin, chargé de l’accueil.

À la fin de la première journée, les choses sérieuses n’ont pas encore commencé. « On est dans les phases de poule, explique Thierry Wick, responsable de la communication. Les garçons sont en groupe de quatre et s’affrontent. Le quatrième est éliminé et part dans les tours de « consolantes » ».

 

Sans-faute pour les Français

Pas de consolante au programme pour les Français. Tous les jeunes tricolores engagés ont passé les premiers tours qualificatifs sans encombre. Seul Valentin Celykkaya-Schaeffer (catégorie 2007) a terminé troisième de sa poule, ce qui devrait l’amener à affronter une tête de série plus tôt dans le tournoi. Mais aucune victime à déclarer dans ces qualifications, qui se sont plus approchées d’une formalité que d’un piège. Un bon présage pour la suite.

Les 80 bénévoles, ainsi que les 75 arbitres qui apportent leur contribution à l’événement, peuvent se féliciter d’une première journée sans fausse note. Un bilan positif autant sur le plan organisationnel que sur le plan sportif donc.

« Tous les voyants sont au vert, souffle Thierry Wick, mais la compétiton est encore longue ».

Une sage observation.

 

Jeanne MEYER

 

L’oeil du président de la FFTT

– Christian Palierne, quel est votre regard sur l’Euro Mini Champ’s ?

– Cette compétition a été créée il y a 14 ans par la Direction technique de la Fédération, c’est la seule en Europe qui forme les jeunes à ce niveau. C’est une réputation et une qualité acquise au fil des années, grâce au comité d’organisation et un groupe de club qui mettent sur pied cette compétition. Les équipes étrangères ont envie de revenir.

– Au regard de ce tournoi de jeunes, quel est l’état du tennis de table français ?

– La France a une bonne détection, une bonne formation avec des petits Français qui tirent bien leur épingle du jeu. On essaie de faire en sorte que les enfants restent le plus longtemps possible dans les clubs, dans un environnement familier. Mais c’est un sport d’opposition. Ils ont besoin de relanceurs de qualité, et c’est dans les pôles qu’on les trouve.

– Combien avez-vous de Seniors à l’INSEP ?

– Après un parcours en pôle, les bons juniors, vers 15-16 ans, montent à l’INSEP. Nous avons quinze hommes et quatre femmes. Nous avons eu une hémorragie de filles ces dernières années, avec des athlètes qui ont quitté l’INSEP pour l’étranger et ce, pour des raisons multiples. Une fédération n’est pas un fleuve tranquille.


2018.08.25 – DNA Les voyants au vert-2

Tabler sur le futur – DNA 2018

DNA 24/08/2018 – Tennis de table Euro Mini Champ’s à Schiltigheim (aujourd’hui à dimanche) : Entretien avec Damien Loiseau

Tabler sur le futur

Damien Loiseau, responsable de la détection nationale à la fédération de tennis de table, était de passage au stage de préparation du tournoi Euro Mini Champ’s. Entretien avec ce découvreur de talents.

Damien Loiseau, la passion comme guide.

Son oeil aiguisé va forcément suivre de près les engagés français, qui seront confrontés à la crème des pongistes européens de moins de 12 ans. L’occasion de livrer sa vision sur la formation des futurs champions de ce sport si particulier, puisque Damien Loiseau est chargé de les repérer et de chapeauter leur formation.

En Alsace, il se déplace en terrain connu puisqu’il a été Conseiller technique régional (CTR) entre 1997 et 2008. L’Euro Mini Champ’s, c’est aussi son bébé.

De passage au stage de préparation à Matzenheim, ce passionné expose sa vision pour le futur du tennis de table français, qui trouvera, selon lui, son moteur dans les échanges internationaux.

« Ce tournoi a réveillé la formation en Europe »

– Un championnat d’Europe pour les moins de 12 ans, c’est plutôt précoce, non ?

– La création du tournoi Euro Mini Champ’s en 2005 était en réponse à l’état du tennis de table mondial : une discipline dominée par les asiatiques, qui ont une culture différente.

Ils commencent bien plus tôt avec plus de volume. On est un sport d’habilité, il faut donc toucher le plus de balle possible et le plus tôt possible. Ceux qui sont sélectionnés ici en équipe de France ont entre dix et onze ans (dont Léa Minni, Félix Lebrun, Valentin Selkkaya, Élise Pujol, Coton) et ont déjà cinq ou six ans de pratique.

– C’est un tournoi européen, mais une délégation japonaise est présente. Pourquoi ?

– Les Japonais sont l’événement de ce tournoi ! (c’est une des deux nations invitées avec les États-Unis ndlr). On sort de quatre ans de partenariat avec la Russie et le programme de détection de la fédération en a lancé un nouveau avec le Japon.

Les Jeux olympiques 2020 sont à Tokyo et ceux de Paris se dérouleront en 2024, c’est forcément intéressant. Nous sommes allés quinze jours en stage au Japon. Eux sont là pour dix-huit jours en Alsace, ce qui fait un mois de travail en commun.

De plus, le Japon est la nation numéro deux en ce moment, derrière la Chine qui reste numéro un, et c’est un pays qui en nombre d’habitants est bien plus comparable à la France que la Chine.

– Quel rôle joue le stage en amont du tournoi ?

– On sait que gagner l’or ici devient de plus en plus compliqué. Chaque année, un Français ramène une victoire durant le tournoi, on sait que ça va s’arrêter un jour, mais tant que cela continue… On est déjà là pour former des joueurs de haut niveau en senior et les confronter aux meilleures nations mondiales. Ça vaut aussi pour les entraîneurs.

– Qu’est ce qui se passe au niveau des entraîneurs ?

– Il n’y a pas de temps formel dédié, mais ils échangent en anglais sur les exercices et l’entraînement.

Au niveau du volume, les Chinois et les Japonais s’entraînent beaucoup plus. Et ce n’est pas ce qu’on essaie de faire. On ne veut pas copier un modèle, mais s’inspirer des autres pour faire une formation à la française.

On a un savoir-faire, à nous de créer quelque chose de différent. Nos joueurs arrivent à maturité plus tardivement. On le sait, mais si on a un champion du monde à 28 ans c’est bien aussi ! On part avec des enfants de 8-10 ans, les meilleurs tiendront par l’amour du jeu, cela ne doit pas devenir un travail.

– Des pronostics pour le tournoi à venir ?

– Félix Lebrun, Nathan Lam et Flavien Coton auront devant eux les Japonais, qui sont de sacrés clients. Mais ils peuvent jouer la médaille. Pour les filles, la concurrence est plus rude, mais Léa Minni, Élise Pujol et Cléa De Stoppeleire, qui sont en Équipe de France, sont capables de créer la surprise. C’est difficile de jauger. Ce n’est pas comme en senior, il n’y a pas de tête de série.

– Comment concrétiser au niveau senior en partant avec des athlètes si jeunes ?

– Il faut avoir de l’ambition, mais il faut aussi relativiser. C’est avant tout une compétition de formation. Sur le poster du tournoi, vous voyez le vainqueur de la première édition, Simon Gauzy, qui est aujourd’hui 12e ou 13e mondial. Certains progressent et d’autres se perdront en route.

– À quel point expérimenter une dimension internationale est important, à 10-11 ans ?

– Nous somme un sport d’apparence mineur mais extrêmement mondialisé. La fédération internationale de tennis de table est celle qui a le plus de fédérations nationales affiliées. Ce qui est positif, mais la concurrence est aussi bien plus rude. Pour l’Euro Mini Champ’s (32 délégations présentes ndlr) et le stage (sept délégations ndlr) c’est une sacrée logistique ! Mais ça fait partie du rêve et ça participe à la notion de plaisir. C’est important pour une carrière à venir.

– Au niveau du budget, on table sur combien ?

– C’est difficile à dire. Le Japon est une nation invitée, nous prenons tout en charge sauf les billets d’avion. Pour six personnes on doit être vers les 5 000 euros. Mais c’est le rôle de la fédération d’investir dans une bonne dynamique.

Le plaisir et le jeu comme moteur

– Est-ce que l’Euro Mini Champ’s changé quelque chose au niveau français chez les moins de 12 ans ?

– C’est peut-être un peu prétentieux, mais je pense que ce tournoi a réveillé la formation en Europe. Dès la première édition, trente nations sont venus directement.

On était en retard, et maintenant le niveau en compétition a énormément évolué : gagner est beaucoup plus difficile qu’il y a quinze ans.

Pleins de pays différents émergent. L’année dernière, on a eu un Espagnol en finale, ce qui était totalement inattendu. Tout le monde hausse son niveau de jeu.

 

Propos recueillis par Jeanne MEYER

 

Regard du japon

Concentrés, les deux entraîneurs japonais donnent des instructions à leurs protégés qui évoluent parmi la trentaine d’autres petits pongistes. Ils sont arrivés un peu avant le début du stage dans le cadre du partenariat tissé entre leur fédération et celle de la France. Grâce à l’anglais, ils expliquent apprécier ce stage qui leur est très « précieux », notamment parce qu’ils découvrent une autre culture du tennis de table. Ils affirment par exemple que les petits Français s’amusent beaucoup plus à l’entraînement que les Japonais, qui eux sont plus dans un état d’esprit de travail.

Dans l’ensemble, c’est un réel gain d’expérience pour eux et leurs joueurs. Autre élément particulièrement apprécié des Japonais et qui manque chez eux : l’air climatisé dans le gymnase !


2018.08.24 – DNA Tabler sur le futur