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Plus qu’un précurseur

Premier garçon égyptien à participer aux Euro Mini Champ’s l’an passé, Youssef Abdelaziz est encore présent cette année et compte même parmi les favoris. Derrière lui, son pays commence à pointer le bout de son nez dans les plus jeunes catégories.

 

Youssef Abdelaziz : « J’aime beaucoup les Euro Mini Champ’s, c’est une très bonne expérience. » Photo DNA – Michel Frison

 

À le regarder jouer, certains pourraient penser qu’il est presque indifférent à son sport. Calme, appliqué, le garçon d’à peine douze ans, sort rarement de ses gonds, aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments.

Mais l’impression est trompeuse. Youssef Abdelaziz est loin de considérer le tennis de table comme un passe-temps.

 

En Égypte, au Caire plus précisément dans son club d’Al Alhy, l’un des plus célèbres du pays, il y consacre de « 14 à 16 heures par semaine » selon son entraîneur, Mohamed Abdel Hamid. Quasiment la même durée que les deux membres de l’équipe de France inscrits dans sa catégorie, Irvin Bertrand et Joris Reynaud.

 

« L’Égypte s’est vraiment mise au tennis de table il y a une quinzaine d’années, explique Claude Bergeret, entraîneur national à la fédération française et chargée des relations internationales. Ils commencent à en récolter les fruits chez les seniors et les plus jeunes sont dans la même dynamique. »

 

Le pays compte ainsi une femme parmi les 200 meilleures mondiales et trois hommes entre la 100 e et la 200 e place du classement international. Et l’Égypte possède également son Open, inscrit jusqu’en 2010 au calendrier du ProTour.

 

« Un Centre national de tennis de table a vu le jour au Caire il y a quelques années, reprend la championne du monde en double mixte avec Jacques Secrétin en 1977. Beaucoup d’entraîneurs européens y sont passés pour amener leur savoir-faire. »

 

Pour l’heure, Youssef Abdelaziz ne l’a pas encore intégré. « Notre fédération ne s’intéresse vraiment aux joueurs que lorsqu’ils sont juniors », détaille le coach de l’intéressé sans s’en plaindre car il peut compter sur un club qui les « aide beaucoup ».

 

« LE MEILLEUR AFRICAIN DE SON ÂGE »

Cette saison, le garçon a ainsi pu disputer quelques tournois hors de ses frontières comme en Algérie, Suède ou encore Irak et s’apprête à se rendre au Portugal puis au Koweït avec son équipe nationale pour les championnats arabes.

Des sorties bénéfiques tant le niveau du tennis de table avoisinant n’est guère comparable à celui pratiqué en Europe et encore moins en Asie.

 

« La qualité n’est pas très bonne dans le Golfe arabique, confirme Mohamed Abdel Hamid. En Afrique, il n’y a que la Tunisie et l’Égypte qui ont vraiment de bons joueurs. » « Pour moi, c’est le Nigeria la meilleure nation du continent, juste devant l’Égypte. La Tunisie n’est forte qu’en senior masculin », nuance Claude Bergeret.

 

Sans la fédération internationale (ITTF), Youssef Abdelaziz, n’aurait pu prendre part aux Euro Mini Champ’s (EMC) l’an passé et cette année. Mais son absence aurait été contraire aux objectifs que poursuit la sélection « ITTF Hopes » qui compte douze pongistes lors de cette édition. « On veut être présent sur tous les continents, détaille Dejan Papic, l’entraîneur en chef de cette « délégation ». C’est le meilleur Africain de son âge donc c’est logique qu’il soit là. Le tennis de table est de plus en plus populaire en Égypte et on espère maintenant qu’il se développe un peu partout sur le continent. »

 

En attendant, Youssef Abdelaziz pourrait en être le premier représentant vainqueur des EMC. La première égyptienne à participer, Salma Khaled, avait terminé 26 e en 2009. Lui veut mieux. « J’espère être premier ou deuxième, dit-il timidement. La suite ? J’aimerais être professionnel, c’est mon but, je n’ai pas d’autres idées. »

Le parcours des Alsaciens

Ils étaient 17 sur la ligne de départ. À l’orée de cette deuxième journée, seuls six sont encore en lice dans le tableau principal. Retour sur leur journée d’hier.

 

ILS SONT PASSÉS HAUT LA MAIN

 

Parmi les favorites de leurs tableaux respectifs, Mélissa Haushalter et Hélène Witzont assumé leur statut hier. Toutes deux premières de leur poule lors de la première phase, elles ont ensuite récidivé au deuxième tour en s’imposant une nouvelle fois facilement.

 

ILS SONT QUALIFIÉS MAIS…

 

Deuxièmes de leur poule en stage deux, Camille Lutz et Marie-Amélie Bonis’apprêtent à vivre un troisième tour assez compliqué mais ont presque déjà rempli leurs objectifs. Enzo Lotz, qualifié d’office grâce au tirage, et Valentin Wolf sont dans le même cas.

 

ILS SE CONTENTERONT DE LA CONSOLANTE

 

Laura Foinont, Florain Reutheret Abderrahim Hadjiat avaient été les premiers à quitter le tableau principal. Ils ont été rejoints en consolante lors du deuxième round par Annaëlle Lang, Luana Martin, Tristan Kruth, Sven Meisiek, Jérôme Bernard, Léo Bieger, David Harsken-Lotz et Raphaël Roeser.

 

DNA – 25/08/2012 – Thibaut Gagnepain

À table, les petits as !

Depuis samedi dernier, le bal des tables, séparations et autres marqueurs a débuté dans les deux gymnases schilikois, Leclerc et des Malteries.

 

Les dernières aires de jeu ont été installées avant-hier et sont désormais prêtes à accueillir les quelque 359 inscrits, un contingent similaire aux précédentes éditions. La flamme des Euro Mini Champ’s (EMC) ne faiblit pas, bien au contraire.

 

Vincent Picard, l’un des Tricolores capables de perpétuer la tradition qui veut qu’un Français l’emporte au moins dans une catégorie chaque année. Photos DNA – Rémy Poirot

 

«UNE COMPÉTITION PLUS IMPORTANTE QUE LES CHAMPIONNATS DE FRANCE»

« Les pays envoient désormais leurs meilleurs joueurs, ce qui n’était pas forcément le cas au début avec les Allemands, lance Étienne Guicherd, conseiller technique à la Fédération Française de tennis de table (FFTT). Et pour les jeunes, cette compétition est devenue plus importante que les championnats de France. Ils savent que les actuels meilleurs Européens de moins de 20 ans sont passés par les EMC et y ont fait un quart de finale au minimum. »

 

Avec les années, la liste est d’ailleurs de plus en plus longue. Aux « anciens » Simon Gauzy, Tristan Flore et Antoine Hachard, tous sur le podium de la première édition à Schiltigheim et depuis un mois champions d’Europe juniors par équipes, se sont depuis ajoutés Marie Migot ou Alexandre Cassin, respectivement vainqueur et finaliste en 2010 aux EMC et… champions d’Europe cadets en titre. Sans oublier les étrangers, à l’instar de la Roumaine Bernadette Szocs, lauréate en 2007 en Alsace et aujourd’hui classée 77 e mondiale chez les seniors alors qu’elle n’a encore que 17 ans…

 

Cette année, 39 pays seront d’ailleurs représentés, un record facilité par la participation depuis 2009 d’une sélection de la fédération internationale (ITTF). Pour cette huitième édition, celle-ci comptera notamment dans ses rangs une Brésilienne, deux Thaïlandaises, un Canadien, un Américain ou encore un Iranien.

« Ça donne une autre dimension à ce rendez-vous et ça prouve que l’ITTF considère les Euro Mini Champ’s comme un événement majeur », se félicite Bernard Simonin, président de la ligue d’Alsace de tennis de table et l’un des principaux organisateurs.

 

DES FRANÇAIS FAVORIS

Pour les jeunes européens, la participation de ces quelques talents d’ailleurs représente également un plus indéniable en vue des futures grandes échéances. Mais aussi, et surtout, une concurrence accrue dans l’immédiat car les membres de cette sélection sont rarement des seconds couteaux.

La Hongkongaise Ching Vanness Leung l’avait ainsi emporté l’an passé dans la catégorie supérieure. Règle de l’âge, elle ne sera plus là cette année, à l’inverse de la Thaïlandaise Monapsorn Saritapirak, vaincue lors de la précédente édition par la Roumaine Andreea Dragoman.

Ces deux jeunes filles compteront ainsi parmi les principales favorites chez « filles nées en 2000 ». « Dragoman est vraiment très forte mais derrière, il y a un peu de place, reprend Étienne Guicherd en parlant d’une « catégorie très ouverte ».

 

Dans le tableau masculin du même âge, les médaillés de 2011 (l’Allemand Xu, le Suédois Georgsson et le Roumain Sipos) partent évidemment avec les faveurs des pronostics, suivis de peu par les deux membres de l’équipe de France, Joris Reynaud et Irvin Bertrand. « Ils s’étaient ratés l’an dernier (respectivement huitième et dixième ) donc cette fois, on les attend au tournant. Mais ils sont cinq ou six à pouvoir gagner. S’ils vont au bout, ils auront vraiment fait un gros tournoi », analyse le conseiller technique à la FFTT.

 

Dans les deux catégories jeunes, le jeu des pronostics est plus compliqué vu le peu de vécu international des joueurs. Toutefois, quelques tendances se dégagent. Et le Français Vincent Picard est annoncé comme le grand favori chez les garçons nés en 2001.
« Ce sont déjà ses troisièmes EMC, précise Damien Loiseau, responsable national de la détection. Il a le niveau pour gagner, comme il l’a fait en Hongrie cette année où il a battu en finale Dorian Zheng. Le troisième français (en équipe nationale ndlr), Lilian Bardet, peut également aller très loin. » Chez les filles, emmenées par Hélène Witz (voir DNA d’hier), les chances tricolores seront plus minces mais ont le mérite d’exister.

 

AVEC 17 ALSACIENS

 

Quant aux Alsaciens, outre Hélène Witz, ils seront finalement 16 sur la ligne de départ puisque Florian Reuther a finalement pu s’inscrire. Pour la plupart, l’heure ne sera pas forcément au résultat mais à l’apprentissage, finalement un critère bien aussi important. A vos raquettes et… À table, les petits as !

DNA – 24/08/2012 – Thibaut Gagnepain

… Et les autres

Au total, ils seront 16 « régionaux » à participer à cette huitième édition des Euro Mini Champ’s, trois de plus que l’an passé. Certains, outre Hélène Witz et Mélissa Haushalter, étaient déjà de la partie il y a un an. Parmi eux, Camille Lutz (Zorn TT), est certainement celle qui est susceptible d’aller le plus loin dans la compétition. Sans grande pression de résultat puisque, née en 2002, elle a encore une année d’avance. « Elle est dans les trois meilleures benjamines françaises, ce serait bien qu’elle rentre dans le tableau final (16 es de finale) pour voir ce que ça fait », attend celui qui la « coachera » ce week-end, Jérôme Richert.

 

Sa coéquipière en club, Marie-Amélie Boni, aura à peu près les mêmes ambitions. « Si elle a une occasion et qu’elle arrive à la prendre, ce serait bien », espère Benjamin Génin, son entraîneur à Haguenau. Toujours dans la catégorie « Filles 2001 », Luana Martin (SUS-TT) tentera de faire mieux qu’en 2011 (éliminée en 2 e phase) tandis que Laura Foinont (Hoerdt) continuera son apprentissage du haut niveau, elle qui a vraiment commencé à s’entraîner régulièrement la saison passée.

 

Dans la catégorie supérieure, Annaëlle Lang (Saint-Joseph Strasbourg) vivra sa deuxième expérience EMC, elle aussi avec l’ambition de « faire mieux puisqu’elle n’avait pas gagné un match l’an dernier » selon son entraîneur, Xavier Haering. Ce dernier n’a « pas d’exigence de résultats mais plutôt de comportement » en ce qui concerne les cinq minimes qu’il entraîne à Eckbolsheim : Valentin Wolf, Enzo Lotz, Raphaël Roeser, David Harksen-Lotzet Léo Bieger.

« Ça va leur permettre de sortir du niveau régional et de vivre une première expérience internationale », ajoute-t-il en faisant également référence aux benjamins Abderrahim Hadjiat, Sven Miesek (Saint-Joseph Strasbourg) ou Tristan Kruth (Eckbolsheim). Enfin, le Haguenovien Jérôme Bernard vivra lui aussi ses premiers Euro Mini Champ’s, une compétition à part.

 

DNA – 23/08/2012 – Thibaut Gagnepain

L’Alsace compte sur elles…

L’an passé, les deux étaient déjà là, et potentiellement adversaires. Seulement virtuellement car Mélissa Haushalter (SU Schiltigheim TT) et Hélène Witz (Hoerdt TT) ne s’étaient pas rencontrées, la première chutant dès les 16 es de finale avant de se rattraper dans la consolante (18 e) et la seconde ayant eu le malheur de tomber face à la future lauréate un tour plus loin dans le tableau (15 e).

Cette fois, une chose est sûre, les deux Alsaciennes ne se croiseront pas puisque la Schilikoise est depuis passée dans la catégorie supérieure. Les voir toutes les deux sur la plus haute marche du podium est donc une éventualité, certes réduite. Sur le papier, l’exploit est possible tant les deux joueuses font partie des plus douées de leur année de naissance.

Mélissa Haushalter dispute ses derniers Euro Mini Champ’s avec les filles nées en 2000. Photo archives DNA

« Mélissa est dans les quatre ou cinq meilleures de sa génération, confirme Damien Loiseau, responsable national de la détection et ancien conseiller technique régional alsacien. Quant à Hélène, elle est championne de France benjamines cette année même si elle n’a pas une marge énorme sur ses poursuivantes françaises. »

« SUR UN MATCH, MÉLISSA PEUT EMBÊTER LES MEILLEURES »

Ces dernières – Lucie Gauthier ou Leïli Mostafavi pour Mélissa Haushalter, Célia Silva ou Claire Picard pour Hélène Witz – seront donc les premières adversaires identifiées des deux Alsaciennes. « Elles sont toutes capables de se battre, il n’y a pas de hiérarchie établie », assure Étienne Guicherd, conseiller technique à la Fédération Française.

Mais les Euro Mini Champ’s (EMC) étant une compétition européenne voire mondiale avec les quelques joueurs de la sélection de la fédération internationale, il faudra également compter avec les joueuses étrangères. Et c’est à ce niveau-là que les choses se compliquent.

Si la sœur de Solène Haushalter n’a jamais disputé de tournoi hors frontières, elle connaît toutefois la plupart de ses adversaires pour les avoir vues ou rencontrées l’an passé… à Schiltigheim.

Sa tombeuse, la Roumaine Nicole-Denisa Chireceanu sera ainsi une nouvelle fois là, tout comme sa compatriote et tenante du titre, Andreea Dragoman. Sans oublier les autres…

« Ce sera compliqué mais sur un match, Mélissa peut embêter les meilleures, poursuit Étienne Guicherd. Elle est vraiment capable d’avoir un niveau de jeu très élevé. »

HÉLÈNE WITZ, LA VICTOIRE OU UN PODIUM

Pour Hélène Witz, la donne est différente dans le sens où celle qui s’entraîne toute l’année au Centre régional d’entraînement à Haguenau avait « un an d’avance » l’année passée. La plupart des filles qu’elle avait croisées ne sont donc plus là, à l’exception de quelques-unes comme la Lituanienne Neta Alon ou encore la Slovaque Ema Labosova, la même qui l’a éliminée en demi-finale d’un tournoi en Hongrie cette année.

« C’est une très bonne joueuse », prévient son entraîneur, Benjamin Génin. « La Russe Elina Rub qui a battu Hélène en Croatie par équipe sera également une cliente », ajoute Damien Loiseau, néanmoins convaincu des chances de l’Alsacienne.

Les principales intéressées sont d’ailleurs dans le même état d’esprit. Là où Mélissa Haushalter parle d’un « podium ou au moins un quart de finale », Hélène Witz, fidèle à son tempérament de fonceuse, ne vise que « la victoire ou un podium ». « Je veux bien perdre mais il faudra que je fasse un bon match », conclut la championne de France benjamine qui aura sur ses épaules le maillot tricolore. « Une motivation supplémentaire. »

DNA – 23/08/2012 – Thibaut Gagnepain